CONTROLE VISUEL (VT)
1. Principe
2. Mode d'examen
L’examen est réalisé par un contrôleur dans des conditions permettant la détection du défaut recherché sur la pièce inspectée. Les principaux paramètres qui influent sur la sensibilité de l’inspection sont décrits ci- dessous.
L’éclairage
La géométrie de l’éclairage doit être adaptée au défaut recherché, afin de créer le contraste nécessaire à la détection :
- Pour la recherche d’un accident de surface (fissure, rayure, trace de choc, etc.) un éclairage rasant est privilégié : les indications linéaires se détectent d’autant mieux qu’elles sont perpendiculaires au flux de lumière rasante ;
- pour une coloration de surface (brûlure, corrosion, etc.) un éclairage coaxial est privilégié.
La puissance de l’éclairage doit être adaptée au récepteur de la lumière, afin qu’un signal suffisant soit recueilli. Dans le cas d’un contrôle direct les normes préconisent un éclairement lumineux minimum de 160 à 500 lux selon le type de contrôle. Dans le cas d’un contrôle indirect, cette valeur devra être adaptée à la sensibilité du capteur d’image.
La résolution
La résolution (capacité du système à voir de petits défauts) doit être adaptée à la configuration de contrôle : en effet plus elle est contraignante, plus la taille du champ inspecté sera faible, et l’utilisation d’optiques, caméras, systèmes de positionnement mécanisés, etc. pourra être requise pour garantir la sensibilité. De plus l’utilisation d’optiques augmentant la résolution diminue généralement la profondeur de champ du système, ce qui augmente encore les contraintes de mise en œuvre.
À l’œil nu, il est possible de détecter des détails d’une largeur supérieure à quelques dizaines de micromètres. En utilisant des instruments d’optique, il est possible de visualiser des indications ayant une largeur de l’ordre du micromètre.
La couleur (contrôle indirect)
Le contrôle en couleur permet d’accéder à des informations supplémentaires, importantes en particulier dans des cas tels que la recherche de corrosion ou de dépôts, mais dans le cadre d’un contrôle indirect l’obtention d’images couleur implique une diminution importante de la sensibilité et de la résolution latérale du capteur, ainsi qu’une augmentation significative du volume des données : son utilisation devrait être limitée aux cas où elle est réellement nécessaire.
3. Domaine d'application
4. Intérêt de la méthode
L’inspection visuelle requière un investissement initial très limité, qui va croissant avec la sensibilité et les performances requises en termes de caractérisation recherchées (inspection télévisuelle, inspection mécanisée). Elle garantit la traçabilité des données inspectées, et peut être réalisée en environnement très hostile (température, milieu corrosif, rayonnements ionisants, etc.).
La méthode n’utilise pas d’effluents ou de champs magnétiques élevés, son impact en matière d’hygiène, de sécurité et d’environnement (HSE) est limité à la fatigue oculaire de l’opérateur, qui peut être importante en cas de contrôles de longue durée, d’éclairage d’intensité inadaptée ou d’analyse sur écran.
Le fait que la détection des indications sur l’image soit réalisée directement par le cerveau humain, qui est reste le plus performant système de traitement d’images, permet à la méthode d’avoir un très grand spectre d’applications, en étant adaptable à tous les matériaux à inspecter ou une très grande variété de défauts présents en surface à rechercher. Le pendant de cet avantage est que cette méthode ne dispose que rarement de critères quantitatifs de notation et ne permet donc pas l’automatisation de la détection des indications dans la majorité des cas : la classification et la caractérisation des indications sont donc complexes à réaliser.
5. Normes associées
Normes actuellement en vigueur
NF EN 1330-10 Essais non destructifs - Terminologie - Partie 10 : termes utilisés en contrôle visuel
NF EN 13018/A1 Essais non destructifs - Examen visuel - Principes généraux
NF EN 13927 Essais non destructifs - Contrôle visuel – Équipement
PrNF EN ISO 18490 Essais non destructifs — Evaluation de l'acuité visuelle du personnel END (publication prévue pour 2015).
Texte élaboré par la COFREND en collaboration avec Matthieu TAGLIONE (AREVA NDE-Solutions INTERCONTROLE).